La molécule issue de la plante Cannabis, le CBD, est désormais interdite et considéré comme une drogue dangereuse à Hong Kong. La loi votée par le Parlement hongkongais en juin 2020 entre en vigueur en 1er février 2023. Une campagne publicitaire avait même été lancée pour avertir les personnes avec le slogan Le CBD, pas pour moi.
Cette interdiction va plus loin car elle s’applique également aux touristes voyageant à Hong Kong, les douaniers ayant annoncé qu’ils intensifieraient les contrôles. Afin de justifier cette loi, le gouvernement a avancé avoir retrouvé des traces de THC dans des produits à base de CBD ; les autorités de Hong Kong mènent des opérations de contrôle de THC dans les produits commercialisés depuis la naissance du succès du business de CBD.
De plus, le gouvernement avance qu’il est très difficile d’isoler le THC du CBD lorsque celui-ci est extrait du cannabis, et donc qu’il n’existe pas forcément des fleurs de CBD pures sur le marché.
Quels sont les risques encourus ?
Toute personne détenant ou consommant du CBD peut se voir appliquer une peine de 7 ans d’emprisonnement et une amende d’un montant de 1 million de dollars hongkongais, soit 117 000 euros. Quant aux producteurs et importateurs de CBD, ils prennent le risque de se voir emprisonner à perpétuité. Il existe donc un vrai risque judiciaire si vous êtes pris en possession de CBD à Hong Kong.
Pourquoi avoir classé le CBD comme une drogue ?
Les autorités locales ont expliqué que le CBD ne produit pas un quelconque effet psychotrope ou ne provoque pas une dépendance puisque sa teneur en THC est bien trop faible. Cependant, elles ont également signalé avoir trouvé des traces de THC dans certains produits CBD, et que cela rendait alors impossible de distinguer les produits sans THC et les produits contenant du THC.
Dès lors, elles ont estimé nécessaire de mettre en place une législation qui régit la consommation et la production du CBD à Hong Kong.
En quoi est-ce différent d’Amsterdam ?
Contrairement à Amsterdam, les autorités municipales de Hong Kong ne font pas une distinction entre le CBD et le THC. En effet, la ville d’Amsterdam a annoncé en février 2021 une mesure visant à diminuer la consommation de drogues dans son centre-ville, et notamment la consommation en pleine rue.
Ainsi, la marijuana sera bannie à partir de la mi-mai 2023 dans le quartier rouge et un projet d’interdiction de l’achat de “drogues douces” à emporter est en cours d’étude juridique. Toutefois, il n’est pas question ici de bannir le CBD en tant que tel, mais simplement d’empêcher sa consommation en pleine rue.
Quelles solutions envisagent les autorités de Hong Kong ?
Face à cette situation, les autorités de Hong Kong souhaitent mettre en place des contrôles plus stricts afin d’assurer une meilleure qualité des produits vendus sur le territoire et disposent même d’une plateforme permettant aux usagers de faire des tests et recherches indépendants.
Ces contrôles et tests sont destinés à se garantir de la qualité des produits qui contiennent du CBD et à éviter que des produits illégaux ne soient mis sur le marché.
Bien que la loi imposée à Hong Kong semble assez sévère, elle a pour but de protéger le public et les usagers contre une possible intoxication accidents. Les autorités espèrent parvenir à maintenir un niveau de sécurité suffisant pour ne pas mettre en danger les habitants et les touristes.
De plus, le gouvernement hongkongais a déclaré qu’il étudiait la possibilité de rouvrir certaines boutiques spécialisées proposant des produits à base de CBD, à condition que ces produits respectent les critères fixés et qu’ils soient exempts de THC. Il reste encore beaucoup à faire cependant, les discussions devant aboutir à un accord quant aux normes de sécurité d’ici 2023.
