Faut-il avoir peur du CBD ? Le point sur les supposés dangers du cannabidiol

Encore trop souvent associé au THC et aux stupéfiants, le CBD, même s’il fait de plus en plus d’adeptes, suscite de la méfiance chez certaines personnes. C’est bien normal et la loi française sur le sujet ne les aide pas beaucoup à être rassuré. De plus, le CBD reste une molécule active, avec ses défauts. Il est donc logique de se poser des questions. Voici un récapitulatif qui devrait vous aider à y voir clair.

Le CBD est-il sans risque ?

Depuis qu’il est sur le devant de la scène, le CBD (à ne pas confondre avec le cannabis médical) est une source intarissable de questions en tout genre : à quoi ça sert ? Pour quelle pathologie puis-je l’utiliser ? Est-ce qu’il est dangereux ? Vais-je planer si j’en prends ? (d’ailleurs, les réponses à ces questions se trouvent ici).

Oui, le CBD fait encore peur. C’est un nouveau produit, qui a le malheur de provenir du chanvre, comme le THC qui a si mauvaise réputation. Levons les doutes et faisons un résumer de chaque interrogation.

Le CBD peut-il rendre dépendant ?

La principale source d’angoisse avec le cannabidiol, c’est la peur de devenir accro, un peu comme pour le THC ou d’autres drogues.

Cela se comprend, d’autant plus que certains médicaments légaux à base d’opiacés ont cet effet indésirable, en plus de l’accoutumance de l’organisme.

On vous rassure, le CBD ne présente aucun risque d’addiction. C’est même son plus grand atout. Comme on peut le voir dans cet article, la dépendance se créée (entre autres) lorsque la substance empêche la recapture des neurotransmetteurs, entraînant ainsi un besoin toujours plus vif de prendre ladite substance à des doses plus élevées (l’accoutumance et la dépendance sont de très bonnes amies).

Ce qui ne se produit pas avec le CBD. En effet, celui-ci agit toujours de façon indirecte sur les neurotransmetteurs, limitant ainsi des actions néfastes sur la santé, tout en restant efficace.

La seule chose qui reste possible, c’est de devenir dépendant de ses effets, mais ici, nous aurons affaire à une dépendance psychologique, due au bien-être qu’on éprouve. Par exemple, certains ne sauraient se passer d’une tisane au chanvre avant d’aller dormir. Rien de bien grave en soi.

Les contre-indications du CBD

Oui, il y en a. Nous en avons parlé ici, le CBD a également des contre-indications. Et au risque de nous répéter, toutes les substances actives en ont. Même les végétaux que nous mangeons. Mais rassurez-vous, comme les végétaux, il y a peu de domaines où le CBD est contre-indiqué.

La principale réserve est le traitement médical, notamment celui pour le cœur, où le CBD et le principe actif du médicament peuvent empêcher le bon fonctionnement de l’un et de l’autre et gêner le métabolisme.

L’insuffisance cardiaque ainsi que l’hypotension sont également des pathologies pour lesquelles il vaut mieux éviter le CBD, car celui-ci a tendance à faire descendre la pression artérielle.

Dans tous les cas, avant de commencer une cure de cannabidiol, pensez à demander un avis médical (cela est valable également pour le reste, comme pour les compléments alimentaires).

Le CBD provoque-t-il des effets secondaires ?

Là encore, en tant que principe actif, le CBD peut avoir des effets secondaires dans certaines situations, chez certaines personnes.

Mais il y en a vraiment peu. En dehors de la chute de tension, le CBD peut provoquer des somnolences. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, lorsqu’on débute, on vous déconseille de prendre la voiture et de commencer par de petites doses, jusqu’à bien connaître les effets sur vous et trouver le point d’équilibre.

Les autres troubles notables sont les maux de tête, les troubles digestifs, parfois vertiges. Le plus souvent, cela est dû à un dosage trop élevé. Pour en savoir plus, rendez-vous ici, où nous parlons des effets secondaires plus en détail.

Fumer du CBD, est-ce dangereux ?

C’est un peu la question qui fâche. Parce que traditionnellement, le cannabis, qui est l’autre nom du chanvre, se fume. Enfin, les fleurs se fument. Et rappelons au passage que les fleurs sont interdites en France, même si on en trouve très facilement un peu partout.

Petite parenthèse à ce sujet : soit les cultivateurs sont plus ou moins hors-la-loi, mais proposent des produits français de qualité avec taux maximum de 0,2 % de THC, soit ces fleurs sont importées de pays à la législation plus souple et trafiquées pour baisser ce fameux taux, ce qui n’est pas terrible. Parce que oui, ça, on a le droit, et non, personne ne comprend.

Revenons au CBD. En fait, ce n’est pas tant le CBD le souci ici. C’est la combustion. On sait tous que fumer, n’importe quoi, est très mauvais pour la santé justement à cause des produits de la combustion. De plus, le CBD est souvent mélangé au tabac, histoire d’en rajouter un peu dans les effets délétères.

Donc non, on ne fume pas le CBD. On le vaporise si on souhaite garder ce mode d’administration, mais on ne crame pas les fleurs. Pour les curieux, on en parle aussi sur cette page.

Boire ou prendre du CBD, faut-il choisir ?

Non. Nous l’avons déjà vu dans cet article consacré au CBD et à l’alcool, il n’y a pas de contre-indications à boire de l’alcool en même temps que de prendre du CBD.

Mais… restons prudents. Si le CBD semble avoir parfois une influence positive quand on boit, les études à ce sujet sont encore trop minces pour être affirmatif. De plus. On l’a dit plus haut, le CBD provoque de la somnolence, tout comme l’alcool. Au risque de vous endormir en début de soirée (attention, ne prenez pas le volant dans tous les cas). En revanche, le CBD est une aide précieuse pour lutter contre les addictions, dont celles à l’alcool.

Prendre du CBD pendant la grossesse ?

On serait tenté de prendre du CBD pendant la grossesse et c’est bien normal. Combattre le stress, calmer les nausées et les douleurs liées à ce moment certes magique, mais pas toujours reposant, c’est très tentant. D’autant que le CBD est un produit naturel et que les médicaments, lorsqu’on est enceinte, sont très limités.

En soi, l’idée est bonne. Mais là encore, on ne peut que vous recommander la plus grande prudence. Pas assez de recul et d’études sur les effets sur le fœtus. En somme, on ne vous recommande pas de le faire. Et si le cas échéant, vous avez vraiment envie de tenter l’expérience, demandez l’avis de votre médecin.

Pour en savoir plus, nous avons parlé du CBD pendant la grossesse ici.

Est-ce que le CBD est toxique et psychoactif ?

On en revient à la mauvaise réputation du chanvre et du cannabis, car jusque-là, cette plante était utilisée comme stupéfiant à des fins récréatives.

Or, la toxicité et les effets psychoactifs sont dus à deux choses : la combustion (et le mélange avec le tabac) et le THC, cette fameuse molécule qui fait planer.

Le CBD à beau venir du cannabis, il ne possède pas ces propriétés. Tout simplement parce qu’il n’a pas d’action directe sur les récepteurs, ce qui limite ces effets indésirables. Et, nous avons vu au-dessus que ces derniers, quand ils se manifestent, sont le fait d’un dosage excessif et disparaissent rapidement.

Donc non, le CBD n’est ni toxique, ni psychoactif. Les dangers du CBD, s’ils existent, ne sont pour le moment pas recensés, hormis la somnolence.

Vous pouvez donc prendre sans crainte votre huile de CBD, votre tisane ou vaper vos e-liquides, en veillant à vous écouter et à commencer doucement. Le but étant de se sentir bien et de ne plus avoir mal.